Le chemin de l'école
Durant quatre années scolaires, j'ai parcouru le chemin depuis notre maison sur la route d'Orange jusqu'à l'école Jean-Jaurès. Parti en short été comme hiver, le trajet à l'aller était souvent le même : je passais devant le Lux en face duquel habitaient les Barnéoud, traversais au café du Commerce, passais devant l'Hôtel Central, tournais à gauche vers la mairie puis à droite en longeant l'école jusqu'à l'entrée de l'école en face de la Villa des Clochettes.
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Le 10, route d'Orange.
On voit la tour de la minoterie Chevalier et
le Lux plus à droite.
L'entrée du cinéma Lux
De la première à la dernière année, les instituteurs que j'ai eu étaient Alène, Champion, Mus et Marcus. J'ai revu ce dernier lorsqu'il est revenu de Madagascar pour s'installer dans sa maison située au début de la route de Châteauneuf. Nous avions tous les deux cinquante ans de plus! Il n'a malheureusement pas profité longtemps de son séjour à Sorgues. C'était un super instituteur.
Le retour de l'école était plus varié et bien plus intéressant. On avait le temps! Je descendais souvent le long de la place de la Mairie où coulait encore, à cette époque, un ruisseau venant de je ne sais où au pied de la rangée de platanes. Une eau limpide qu'on pouvait presque boire! Souvent, lorsqu'on avait quelques francs en poche (c'était mieux quelques dizaines!), on faisait une halte au kiosque de M. Thiel pour s'acheter des bonbons, des chewing-gums, des roudoudous, etc. A l'aller comme au retour. C'était un arrêt quasi obligatoire, et même si on n'avait pas un sou, on espérait toujours glaner une friandise de M. Thiel ou d'un plus riche que nous.
Après cet arrêt, je prenais le Cours de la République en longeant le mur derrière lequel j'ignorais ce qu'il y avait, jusqu'au café de l'Industrie. En face, le Café du XXe Siècle, la poissonnerie Cottet, la pharmacie Bouissou et le magasin de chaussures A la Botte d'Or. Traversant la rue devant l'Industrie, on longeait la Sorgue en se tenant à la barrière métallique.
La Sorgue avec sa barrière métallique
en allant vers la Place de la République.
On y voit Le Bon Lait avec sa façade
blanche.
Sur le trottoir d'en face, les commerces se succédaient : patisserie, charcuterie, le Bon Lait, le Bar Central (plus tard le Chiquito), le Bazar russe, j'en oublie sûrement!
Sur la Place de la République, on regardait surtout le Tivoli pour voir quels étaient les films prévus, même si on n'avait pas encore l'âge pour les voir tous! Nous étions surtout attirés par les dessins animés.
Les platanes couvraient la Place de leur ombre rafraîchissante, le magasin de fruits et légumes Lauzent attirant le plus l'attention.
Chez Lauzent
J'arrivais enfin rue du Pontillac et à la maison, en laissant à droite le magasin de Butagaz de M. Journet, la boucherie chevaline de Rousset et le Casino de Mme Masso. En face de la maison, la Sorgue, passant sous la Nationale 7 (et sous la maison!), allait se jeter dans l'Ouvèze. C'est là que se retrouvaient souvent des pêcheurs pour taquiner les anguilles.
Je suis sûr que vous me croirez si je vous dis que ce n'est plus tout à fait pareil et qu'il y a longtemps qu'on ne pêche plus les anguilles...
Michel Moncho