Overblog
Editer la page Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
/ / /

 

 Le dimanche matin à SORGUES,

 

Déjà dans les années 1945, 46 ou 47 on allait au marché.

 

Un fleuriste qui venait, je crois, d'ALTHEN ou alentours avec son âne et sa petite charrette avait l'habitude de « garer » son équipage sur la place St PIERRE* sous un platane à côté des dépendances du commerce de Paul BESSON.

Voir ci dessous la photo d'époque de l'âne du fleuriste sur la place ST PIERRE avec Louis sur son dos .En arrière plan on distingue bien la façade les écuries BESSON

Souvenirs de Louis Gerent sur les commerces de Sorgues

*cette place comprenait la partie haute (ancien cimetière), la partie basse là où se trouvaient les tranchées, puis le cirque d'été et une autre partie séparée par un petit tronçon de route avec plusieurs platanes (là où se tenait l'alambic de monsieur MATTIOLI.) L'âne y attendait son maître sous un platane.

 

 

XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX

 

Commerce de Paul BESSON, commerçant en vêtements de travail, notamment sous la griffe « ADOLPHE LAFONT » arborait l'enseigne évocatrice : « AUX TRAVAILLEURS ». Il était en même temps « maquignon », (négociant en chevaux).

Il délaissa progressivement cette activité au profit de son frère Constant et confia à son gendre - Louis CHEVALIER - la responsabilité de gérer et développer son commerce de vêtements. Ce dernier, avec sa femme, ELISE, sut faire évoluer son offre en même temps que SORGUES se transformait.

Au fil des années ce magasin de confection devint une référence dans sa spécialité, tout comme celui de leurs cousins, les établissements BERNARD place de la mairie. Mais là, on montait en gamme pour une clientèle peut-être plus huppée.

Pour sa part, Constant BESSON a mené, lui aussi de front, deux métiers complémentaires : celui de maquignon et de boucher avant de laisser à ses enfants l'exploitation de sa seule boucherie 

Certains se souviennent de cette boucherie chevaline le long de la place St PIERRE. Elle avait été créée par la famille BESSON qui, avec Jeannot et Marcel, les deux fils tenait ce commerce .Ils régalaient les Sorguais d'une viande de cheval de qualité. Et pour cause : Ils étaient les précurseurs de ce dont certains se targuent aujourd'hui la traçabilité.

 

 La concurrence, avec monsieur BARBIER qui tenait une autre boucherie chevaline en face du PONTILLAC vers la RN 7, donnait parfois à rire en fonction de certaines méthodes publicitaires de l'époque.

 

Souvenirs de Louis Gerent sur les commerces de Sorgues

Les habitants du village étaient attentifs aux annonces publiées de vive voix dans les rues, alertant les villageois de coupures d'eau ou autre événement local. Moyennant rétribution, des commerçants sollicitaient le publieur pour leurs « réclames ».  

 

C'est ainsi que parfois les plaisanteries fusaient lorsque monsieur GOBI, le « publieur municipal » passait dans les rues avec de grands roulements de tambour pour déclamer : « demain chez BARBIER grande vente de poulain.... » puis, moins d'une heure plus tard le même GOBI annonçait : « ...demain chez BESSON grande réclame de poulain... ». 

  

Mais cette concurrence était saine et les deux bouchers vivaient bien de leur commerce. Ils étaient appréciés, ces artisans consciencieux qui traitaient encore le bétail à l'abattoir municipal de la route d'ENTRAIGUES.  

  

Au fond de la place St PIERRE, un grand bâtiment s'étalait sur toute la largeur de la partie basse.

  

On y entrait par une grande porte cochère permettant aux chevaux des BESSON de pénétrer par dizaines dans de vastes écuries.  

(Aujourd'hui tout ceci a été transformé au profit de différents commerces ou services)  

Signalons que Constant BESSON possédait également des écuries au début de la rue Cavalerie, juste après le maréchal-ferrant MARCY (dont les soufflets, forges, et autres enclumes donnaient aussi sur la RN7) 

On peut se demander si cette rue Cavalerie au nom évocateur avait été ainsi baptisée pour ces raisons ….  Mais certainement pas pour sa propension à se noyer la première lors des crues, bien trop fréquentes à cette époque.

Ainsi vivait SORGUES avec ses 6000 habitants environ …

 

XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX

On ne pouvait faire quelques pas sans voir une épicerie, une boucherie, une boulangerie, un artisan, une usine même : La MINOTERIE, Les PIERRES DU LEVANT, rue de la République , toutes deux en plein centre ville !

Souvenirs de Louis Gerent sur les commerces de Sorgues

Un peu plus loin, l'usine à soie BOUSCARLE et son château Gentilly où vivaient les patrons  La Centrale Laitière sur l'emplacement actuel du Foyer Logement. Puis à côté la clinique d'accouchement PUJOL qui a vu naître tant de petits Sorguais.

Combien de menuisiers - MARINI, MARCHEGGIANI, TURIN-, de ferronniers, de Charbonniers (GIRY rue des remparts, SEVERI, PARASACCHI …..) Des marchands de matériaux comme ROUX à ST MARC ou CAMEL à l'angle de Gentilly .DAVID ET FOILLARD négociant en vins fins, à côté de la gare .

 

Les cordonniers, SIBOUR, puis TRICCA, CARBONARI (le père) LOUIS à ST MARC.

Habitants, commerçants, artisans, toutes professions confondues cohabitaient en bonne harmonie.

Cette proximité, on peut dire cette convivialité, contribuait grandement à un « vivre ensemble » bon enfant dénué de promiscuité pesante comme on peut le ressentir aujourd'hui dans certains « grands  ensembles »

Cela présentait bien d'aspects pratiques et facilitait la vie quotidienne  On ne prenait pas sa voiture (mais qui en avait une ?) pour aller dans de vastes « ZONES » déshumanisées et impersonnelles. On trouvait pratiquement tout sur place et on y allait à pied ou à vélo ...

Souvenirs de Louis Gerent sur les commerces de Sorgues

….Ce qui faisait le bonheur de la mère ROSSIGNOL qui vendait des bonbons rue des remparts mais aussi gardait dans sa remise, pour un prix modique , les bicyclettes des jeunes qui allaient au bal ou au ciné .

  

Nostalgie ? Peut être un peu ! Mais surtout plaisir de remettre en lumière ce que nous étions, comment nous vivions, à un rythme différent, encore éloignés d'une société de consommation poussant à l'anonymat, à l'individualisme, au repli sur soi craintif.

 

Mais je ne veux pas terminer mes évocations par une note négative ou pessimiste car ma conclusion sera pour dire quel est notre grand plaisir à JANNY et à moi de nous retrouver et de dialoguer entre anciens , grâce à FRANCOIS à CHARLES et tous ceux qui s'activent pour faire vivre celle belle idée de «  la CLASSE ELARGIE ».

 

Louis Gerent

Partager cette page
Repost0
la classe46elargie

Présentation

  • : Le blog de la classe46elargie
  • : les photos de nos rencontres
  • Contact

Recherche

Pages

Liens