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AVEC MON AMI YVES GONZALEZ

CHEZ APARISI MARAÎCHER

A SORGUES CHEMIN DES POMPES

 

Cueillette des haricots , récolte des pommes de terre , fenaison … Mon chef à la ferme APARISI c'était Yves GONZALEZ . Les vieux Sorguais se souviennent de cette famille dont la mère élevait dignement ses enfants . Ils habitaient au Planet,  quel joli coin du vieux  SORGUES !

Je  voyais les  GONZALEZ à la ferme de M. APARISI , un  paysan ,  gros travailleur qui menait ses terres avec un rare savoir faire et une réussite admirable.

 

Dès l'âge de 13 ans, ma mère me demandait de l'accompagner dans les champs et surtout  à la ferme APARISI, chemin des pompes à SORGUES .

Cette ambiance laborieuse ne me gênait pas , ne me choquait pas. J'ai toujours vu ma mère travailler, beaucoup, pour les autres .

J'étais heureux d'être avec elle  et j'appréciais la compagnie de toutes ces femmes . Travailleuses, mais joyeuses pipelettes, une proximité que je trouvais distrayante . Ces dames m'aimaient bien .

 

Beaucoup de ces personnes ne m’étaient pas étrangères . Bien quelques années plus tôt, j'avais connu les « remises » des expéditeurs à Carpentras ou Pernes pour aller trier les haricots à la main et à « préfet » : Chaque ouvrière faisait peser son travail et était payée en conséquence .Tout cela partait ensuite dans les conserveries

Louis Gérent et Yves Gonzales

Louis Gérent et Yves Gonzales

Je me souviens de madame ROSATI grand mère de MAURICE le coiffeur , madame MAZAFERI de la rue des remparts, qui avait une fille handicapée qui la suivait partout , de Josette MARRON et sa mère  J'ai malheureusement oublié le nom de toutes les autres .

Le matin, le camion bâché du patron embarquait  les femmes devant le Tivoli . Avec une consigne stricte :  « ne pas faire de bruit », surtout lorsqu'on passait devant la gendarmerie d'Entraigues .

En effet le véhicule, et certainement le chauffeur, n'étaient pas habilités à ce  transport en commun bien singulier  !

 

Revenons à la ferme APARISI où je travaillais, soit avec les femmes, soit avec YVES pour les tâches plus dures .

Lydie BLANCHON fille GONZALEZ, était  enceinte. Elle  a travaillé jusqu'à l'accouchement d'un beau garçon ! Ce que l'on ne verrait plus  aujourd'hui !

Lorsque je la rencontre sur notre  marché dominical , elle évoque cette époque comme  bons souvenirs . D'autant que son fils  , désormais à la retraite, est un solide gaillard .

Mme CORTES  avait  un fils qui habite encore rue Ducrès et un autre, trop tôt disparu –RICHARD - avec qui j'étais à l'école puis au cours complémentaire .

 Mme FOURMENT  Catherine cette veuve , courageuse et honorablement connue dans tout Sorgues . Une de ses petites filles est mariée avec un de mes neveux !

Mme MARCO de la rue Ducrès, dont le mari , « PITON » était un  pilier de la société de chasse avec mon frère GABRIEL et Pierre  BELUCCI .

ANGELE ... ? et sa mère.... et plusieurs autres .

  Mme  GONZALEZ  dirigeait toute l'équipe, secondée par Mme CORTES qui « menait la barque »  . Toujours en tête de rangée , il fallait la suivre .

Nous vidions nos  paniers de haricots dans un « bourras »* étendu au sol au bout du champ .En l’absence du patron , j’ étais désigné pour porter ce lourd fardeau dans  la charrette .

Monsieur APARISI, fumeur de petits cigares SENORITAS rouspétait si l'on ne respectait pas ses plants de haricots . Il me disait : « soulève ton cul » pour ne pas écraser les plantes !

Il fallait les préserver car  après une première récolte et de nouveaux soins , arrosages etc. quelques semaines plus tard on revenait cueillir .

 

De temps en temps nous allions remplir nos gobelets à la  bonbonne d'Antésite à l'ombre des grands cyprès. Ces arbres  alignés en « sibisses »  protégeaient les fragiles plantes du Mistral  .

Nos journées de cueillette, c'était   10h00 en plein cagnard du matin au soir avec une petite coupure pour le repas de midi . Hormis la chaleur et le mal « aux rognons » je n'entendais pas de plaintes .

 

J'aimais faire  les foins avec Yves parce que nous étions autonomes et c’était plus viril . On attelait le mulet à la grande charrette que l'on remplissait à grandes fourchées . Puis le mulet  nous conduisait jusqu'à la rue Ducrès. Bien rangés en parallèle nous envoyions le foin  en haut dans la grange . Les patrons  habitaient le rez de chaussée de cette grande demeure où s'est trouvée  plus tard après rénovation , l'infirmière Mme LAUGIER à qui bien des Sorguais ont montré leurs fesses.

Ramasser les pommes de terre après le passage du mulet tirant  le soc dans la rangée débarrassée des fanes me plaisait. Je tenais le mulet au collier et Yves la charrue , un travail de force et de précision .

Nous formions une belle équipe, nous étions costauds et en pleine forme . Le travail ne nous pesait pas .

 

Bien des années passèrent chacun fit son chemin lui à l’Electro , moi à la gare .

Nous avons toujours gardé avec mon chef et compagnon de travail  une sincère  amitié jusqu’à son décès tristement prématuré .

 

 

*Bourras : grand linceul de toile forte que l'on repliait par les 4 coins et transportait à l'épaule dans la charrette .

 

 

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