Overblog
Editer la page Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
/ / /
Retour sur le passé avec cette expo sur la gare de Sorgues en janvier 2019...souvenirs de Louis Gérent

A l’occasion de sa préparation voici ce que m’avait inspiré et rappelé l’expo

qui s’était tenue dans notre ville au Pôle Culturel en Janvier 2019

Tout a commencé à l’école

L’école « libre » (catholique) de MM.Boisson (directeur)et Raclet (qui jouait du violon à l’église ), à côté de la salle Ste Cécile, venait de fermer définitivement .

Je découvris l’école communale  des garçons aujourd’hui Jean Jaurès  et mixte , chez Madame BONIS à l’âge de 7 ans en 1949 . Puis jusqu’à mes 10 ans,  successivement chez MM.MARCUS, MUS  et enfin, M.CHAMPION.

J’aime à citer ces noms d’enseignants car j’ai toujours considéré nos maîtres comme d’authentiques  dignitaires   inspirant respect et considération .

Et comme nous serons  dans le cadre du patrimoine Sorguais je me devais d’y souscrire de cette façon.

L’un de ces maîtres avait demandé aux élèves de dessiner un monument de SORGUES.

Ce pouvait être la mairie, l’église, l’hospice St HUBERT, certains ont choisi l’entrée de la Poudrerie, d’autres le château de Brantes ou le pont de l’Ouvèze…

J’étais enfant de chœur mais je n’ai pas dessiné  l’église ni  Brantes que je connaissais pourtant fort bien.

Ce fut la gare qui m’inspira. Cet édifice, ce lieu, m’émerveillaient, me faisaient  rêver.

Pas à cause de la « fête  de la gare » où mes parents m’offraient un « chichi » et quelques tours de manège,  mais plutôt  par la magie d’une ambiance, un ressenti, un climat, que je retrouvais dans mon entourage.

Mon oncle Jules CHAUVIN qui était cantonnier-poseur à la brigade voie de Sorgues m’inspirait beaucoup de respect et d’admiration. Ma tante LAURE garde barrières à COURTHEZON m’impressionnait par son autorité face aux automobilistes impatients. Tout chez eux sentait le chemin de fer. L’odeur des traverses créosotées chez tonton Jules qui en avait fait un petit abri pour son WC au fond du jardin, route d’ENTRAIGUES à côté de l’abattoir municipal le long du canal du Griffon.

Chez eux tout respirait la rigueur, le langage particulier de la corporation :on ne disait pas un virage mais une courbe, et une rampe, pour une montée … C’était aussi le respect sacré des horaires en toutes circonstances . J’y étais contraint mais j’adorais passer des journées chez l’oncle Jules avec cette ambiance à la fois  bienveillante et rigoureuse.

Après le cours complémentaire sous la direction de monsieur MARGUERIER avec nos professeurs M. VASSAL et mademoiselle DURIEU, la fille du greffier, je pris le chemin du collège H. FABRE à CARPENTRAS où j’eus la chance d’avoir monsieur DOCHE comme prof de maths.

Mon meilleur copain Henri FAGE était fils de cheminot. Je m’imprégnais  des explications de son père dans les systèmes d’espacement  des trains comme le JOUSSELIN - BLOCK 49 ou les revues LAVIE DU RAIL que je découvrais chez eux rue des Cigales

.

Rien d’étonnant que le BEPC en poche je me lançai avec HENRI sur le concours d’entrée à la SNCF comme élève - exploitation .

Embauché en octobre 1958 à la gare de SORGUES - CHÄTEUNEUF DU PAPE , ma mère me présenta à monsieur PASCAL chef de gare et à son adjoint Marcel DIDELOT . Je dois beaucoup à ce dernier qui, bien des soirs, me donnait chez lui des cours pour préparer mes futurs examens.

La ligne PARIS LYON MARSEILLE était en pleine modernisation avec la récente mise en place du block automatique lumineux (en 1957) qui fluidifiait les nombreuses circulations en toute sécurité. Les travaux d’électrification en cours en 1500 volts continu étaient presque terminés.

L’ambiance de tous ces travaux ajoutait un piment et une ferveur particulière. Il régnait une animation  de ruche dans cette gare où chacun était à son poste avec ses tâches, spécialités et responsabilités propres. 

Les chefs de service, patrons respectés de  la sécurité des trains, comme Romain TOURNAIRE (père et beau père du couple CHASTEL) ou René FAURE (de la route de VEDENE) , les aiguilleurs comme M. FAGGIONATO virtuose des leviers de signaux et aiguillages qui faisaient vibrer le rutilant et nouveau poste électro-mécanique SAXBY au gré des circulations et évolutions de manœuvres.

Ces manœuvre s’effectuaient au moyen d’une locomotive à vapeur 140 J qui arrivait tous les matins  du dépôt d’AVIGNON. Messieurs GORLIER ou  CRUS  en manœuvriers stratèges dirigeaient leurs équipes avec assurance  pour livrer à temps les wagons aux clients et former les trains au départ. Plus tard monsieur BELIER vit arriver le locotracteur diesel affecté à la gare et en devint le conducteur attitré.

Le chef de  bureau marchandises Clovis BREYSSE dirigeait son monde avec la tranquille aisance  de ses compétences et de sa longue  expérience. Ainsi chaque matin défilait devant la banque verte en formica (déjà !) les comptables et personnes de confiance des entreprises pour les remises au transport  ou les formalités de livraison.

Max FRANCON ( familles BESSON, BOUDON , GIRY ETC. ) et Edouard DEBAISIEUX ( époux VERDIER ) agents commerciaux les  recevaient et prenaient en compte les besoins des entreprises  comme HERAUD, BOUSCARLE, ALFA ,CAPL, POUDRERIE, CHRISTIN , AGRIFURANE, DAVID ET FOILLARD , ABRASIFS DU MIDI ….. mais aussi nos vignerons de Châteauneuf du pape  comme BARON LE ROY, le PERE CABOCHE  (SABON, encore famille BESSON )  et bien d’autres . Sans oublier le tissu commerçant et artisanal de Sorgues fort nombreux et actif.

M Marcel Vaizolles devant le momument en mémoire du Train Fantome

M Marcel Vaizolles devant le momument en mémoire du Train Fantome

Dans les halles marchandises M.PUYO chef de quai aidé de Marcel VAIZOLLES , LAUTIER et autres manutentionnaires déchargeaient les wagons collecteurs - distributeurs bourrés de colis arrivant de la France entière . Après le tri et le relevé sur bordereaux manuels remis au bureau marchandises ceux-ci étaient livrés sur place ou à domicile par notre camionneur  M.NICOLAS qui avait, en son temps, débuté ses activités avec une charrette tirée par un âne !

Dans la cour des débords, les wagons de blé, pour la minoterie CHEVALIER (îlot du moulin), de matériaux, pour ROUX (avenue St Marc) ou CAMEL ( police municipale )

Ou encore  de charbon pour GIRY (rue des remparts) ou SEVERI (mon futur beau père, RN7 face au cinéma LUX) . Ils se disputaient les voies 12 ou 14 pour  les meilleurs emplacements facilitant l’appontage  de leurs camionnettes.

Le trafic voyageurs n’était pas très important. Mais les chefs de sécurité étaient formés à la vente  des billets et renseignaient les clients sur les horaires. Ils prenaient en charge la traversée des voies, l’embarquement des voyageurs et le départ des trains que les usagers appelaient des « MICHELINES » . Il y en avait trois direction AVIGNON et trois autres direction VALENCE .

Rappelons que la ligne de CARPENTRAS était fermée aux voyageurs

L’exposition montra quand et comment le chemin de fer arriva à SORGUES . Tout le reste de mon  récit,  jusqu’à nos jours fût relaté avec photos, objets , costumes, anecdotes  etc.. dans l’expo du pôle culturel ,réalisée par Mme BRUAND chef du service  culturel et  initiée par la ville de SORGUES et son adjointe à la culture Mme MURZILLI.

Partager cette page
Repost0
la classe46elargie

Présentation

  • : Le blog de la classe46elargie
  • : les photos de nos rencontres
  • Contact

Recherche

Pages

Liens